« Art d’aujourd’hui » la revue

Revue d’art fondée en 1949 par André Bloc et le peintre Edgard Pillet pour pallier l’absence d’une publication régulière illustrée consacrée aux arts plastiques. André Bloc, ingénieur, architecte et plasticien, a déjà créé en 1930 la revue Architecture d’Aujourd’hui. Avec cette nouvelle publication, il veut soutenir l’art abstrait (alors violemment attaqué par les peintres académiques et par les tenants du réalisme socialiste, et occulte par les milieux officiels et les conservateurs du Musée d’Art Moderne). Bloc et Pillet cherchent aussi à favoriser la diffusion des œuvres des pionniers de l’abstraction et celles des jeunes artistes de la nouvelle génération, révélés à Paris après la Seconde Guerre Mondiale.

Trente-six numéros, dont certains doubles, paraîtront de juin 1949 à décembre 1954, avec de nombreuses reproductions, une couverture en couleur conçue spécialement pour la revue, et parfois une sérigraphie originale en encart.

Principaux collaborateurs : Julien Alvard, Roger Bordier, Léon Degand, Charles Estienne, R. V. Gindertael, Pierre Guéguen, Michel Seuphor et Herta Wescher.

En marge de la revue, Art d’Aujourd’hui a d’autres activités : Réalisation d’albums de sérigraphies, production de films sur des peintres, édition en 1952 de Témoignages pour l’art abstrait. Trente-deux artistes participent à ce dernier ouvrage, dans lequel les propos de Jean Deyrolle sont recueillis par Alvard. Durant l’été 1953, en pleine  » querelle du chaud et du froid « , une crise survient après la publication dans le numéro de juillet de l’article d’Alvard intitulé  » D’une nature sans limite à une peinture sans borne ». Alvard et Gindertael quittent alors le Comité directeur d’Art d’Aujourd’hui, et entrent à la rédaction de la revue Cimaise à qui vient d’être créée. A maintes reprises, des textes sur Jean Deyrolle (articles de fond, comptes rendus d’expositions, etc. et des reproductions de ses œuvres paraissent dans Art d’Aujourd’hui.

En janvier 1955, la revue change de formule, tout en gardant ses collaborateurs habituels;  elle double le nombre de ses pages et s’intitule désormais Aujourd’hui avec » art et architecture  » en sous-titre. Le dentier numéro sortira en décembre 1967, un an après la mort accidentelle d’André Bloc.