Gordes

En 1947, à la Pentecôte, JD, Olivier Le Corneur et Dewasne découvrent Gordes, village perché sur la bordure méridionale  des plateaux de Vaucluse, face au Lubéron. JD y revient dès le mois suivant, et il aménage un atelier sommaire dans le grenier d’une petite maison achetée par Le Corneur.

Gordes, l’atelier

Gordes est un lieu encore préservé du tourisme; des quartiers entiers sont abandonnés… JD est totalement séduit par ce pays, sa lumière, ses couleurs, ses murs de pierre sèche; les peinture de cette époque en subissent le contrecoup et montrent un net renouvellement de son « inspiration ».  Bientôt Schneider, Odile et Léon Degand viennent le rejoindre. Tous partagent son enthousiasme, et l’année suivante, tous les amis de la galerie Denise René arrivent passer l’été : Charles Estienne, Robert Jacobsen, Gilioli, Poliakoff, Vasarely… Certains achètent des maisons ou des « bories ». Il n’y a pas encore l’eau courante (elle ne sera branchée qu’en 1958) et l’ancien lavoir de la fontaine basse sert de piscine aux « Abstraits » qui, d’après les journalistes, troublent la quiétude de cet endroit fréquentés jusqu’alors par les élèves disciplinés d’André Lhote, peignant sur le motif.

Autant qu’il  le peut, JD prolonge ses séjours à Gordes. Onze ans après son arrivée, dans cette rue de la fontaine basse qui porte aujourd’hui son nom, il fait construire un grand atelier sur les fondations en forme de trapèze d’un bâtiment ruiné, situé à côté de chez Le Corneur. quelques temps après, il fait encore restaurer une maison ancienne qui se trouve juste en face. Il quitte Paris en 1959 pour s’installer définitivement à Gordes. Dans ce paysage à la fois serein et insaisissable, lieu secret ou règne une harmonie étrange entre le monde minéral et le monde végétal, il va poursuivre son œuvre dans le calme, à l’instar de Sérusier, et réaliser la synthèse de toutes ses recherches.