Paris 1864- Morlaix 1927
Peintre et professeur (à l’académie Jullian et à l’ Académie Ranson), il est aussi le traducteur de l’ouvrage de Désidérius Lenz, alias Père Didier, l’esthétique de Beuron (Paris, bibliothèque de l’occident, 1905) et l’auteur de l’ABC de la peinture (Paris : la Douce France et henry Floury, 1921). Il entretient en outre une importante correspondance avec Maurice Denis, Jean Verkade, Paul Gauguin, Odilon Redon… reproduite en partie dans la deuxième et troisième édition de l’ABC (Paris, librairie Floury 1942 et 1950).
La découverte de JD durant l’été 1941 des peintures et surtout des écrits de Sérusier – mort 14 ans plus tôt – a une très grande portée sur son oeuvre (le nombre d’or, les deux palettes, – l’une pour les tons chauds, l’autre pour les tons froids -, la tempera, etc…) Si l’influence stylistique et formelle est de courte durée (18 mois au plus), l’emprise spirituelle du théoricien du nabisme subsistera toujours. Dans une note griffonnée par JD à Quimper en 1941, au dos de la liste des toiles qu’il expose dans le hall du garage Nédelec-Peugeot, il écrit :
« Dimanche 10 août […] Vu ces derniers jours Mme Sérusier à Châteauneuf-du-Faou. Elle nous a permis, avec Estienne, de retourner tout ce qui pouvait nous intéresser dans la peinture de son mari. Vu des trucs épatants qui m’ont donné grand courage et en même temps indiqué que je n’avais peut-être pas tout à fait tort de peindre comme je le fais. Évidemment; Sérusier n’a rien vendu de son vivant, j’aimerais mieux ne pas faire pareil. »
Et dans une lettre du 15 juin 1967 à Georges Richar :
« L’influence de Sérusier, moi si, je la remarque encore dans mes peintures récentes. Bien sûr ça donne autre chose, mais en profondeur, elle est là. »