A 22 ans, ayant terminé des études de publicité, un diplôme en poche, JD répugne à s’engager immédiatement dans un métier. Il envisage de devenir peintre durant l’été 1932, et il commence à travailler en autodidacte. Sillonant la Cornouaille, il peint souvent en compagnie de sa cousine Jeannine Guillou. Il cherhce surtout à développer ses facultés d’observation. Lionel Floch, ancien élève de son grand-père Théophile Deyrolle, lui donne parfois quelques conseils lorsque JD passe à Pont-Croix, et aussi Jean Souverbie, en villégiature dans la région… En 1933, son premier envoi au Salon des Artistes Français est accepté : Il s’agit d’un tableau assez conventionnel intitulé « Les brûleurs de goémon »
Puis, il obtient une bourse – avec disposition pour 2 mois d’un atelier à Rabat – et il part en novembre 1934 pour l’Afrique du Nord. Il y reste 4 ans. Epoque de « vagabondage » pour reprendre son expression, durant laquelle, parcourant le Maroc en tous sens, il pratique « pour commencer un impressionisme académique » (JD). Cependant les critiques d’alors lui reconnaissent une certaine personnalité, et sa peinture attire l’attention de quelques amateurs. Il fait une quinzaine d’expositions, vivant ainsi tant bien que mal de son art.
Il est à peu près certain que la confrontation, durant toutes ces années, avec le monde musulman et la calligraphie arabe aura une incidence sur son oeuvre ultérieure. Le voyage en Algérie avec Jeannine Guillou et Nicolas de Stael, au cours duquel ils travaillent ensemble et discutent beaucoup, a sans doute une certaine importance aussi.
En 1938, de retour à Concarneau, JD a changé. La peinture est devenue pour lui autre chose que « cette espèce de jeu » (JD) qu’elle avait été jusque là. Après l’intermède de la « drôle de guerre » et sa démobilisation, il découvre en 1941 à Châteauneuf-du-Faou l’œuvre de Paul Sérusier, avec toutes les conséquences qui vont en découler. La grande aventure commence.