Entre 1959 et 1967, c’est-à-dire pendant les neuf ans où il est enseignant à l’Akademie der bildenden Künste, JD se rend de cinq à sept fois par an à Munich où il séjourne durant une semaine pour assurer ses cours (en français). dans l’enceinte de l’académie, il dispose d’un atelier personnel qu’il a lui même meublé. De ses fenêtres, au-delà du parc, il peut voir Schwabing, le quartier que Klee et Kandinsky habitèrent à l’époque du « Cavalier Bleu ». Il consacre presque tout son temps aux élèves, se réservant seulement, au milieu de son séjour, une journée pour explorer la Bavière avec l’un de ses collègues allemands, le professeur Oberberger et sa femme. Ils visitent ainsi les églises baroques, les châteaux, les musées, les magasins d’antiquité de la région. JD se laisse prendre au charme du baroque; bien qu’il lui semble d’abord impossible pour lui de l’intégrer à sa peinture, il reconnaît lors de son exposé de 1964 : « un beau jour, j’ai été dépassé, le baroque s’est introduit dans mon œuvre sans que je le veuille. Ce délire m’a atteint. Ce n’était plus l’espèce de retenue et de concentration qu’il y avait auparavant : la touche devient de plus en plus libre, les formes éclatent, la concentration qui était très rigoureuse au départ devient plus souple. Le trait prend de plus en plus d’expression. Jusque là seules les formes comptaient, alors que maintenant le graphisme s’introduit comme un élément baroque. »