Pinget (Robert)

au début de l’année 1966, Denise René envisage d’éditer à une centaine d’exemplaires un livre illustré par JD sur un texte de Pinget. Ce dernier propose, plutôt qu’un « fond de tiroir avec frontispice » que chacun se serve de ses armes : « J’écris un texte, vous répondez par un dessin, je réponds à ce dessin par un nouveau texte, vous me renvoyez un deuxième dessin. Et on continue comme ça…

-ça peut durer longtemps !

-On verra bien… »

Il y aura, étalé sur huit mois environ, dix échanges par courrier. Plus tard, au cours de l’automne, JD gravera ses dessins à l’eau Forte chez Lacourière Frélaut. Dès le début, le dialogue est placé sous le signe de la ruse, le peintre et l’écrivain s’envoyant, par jeu, moins une réponse qu’une provocation à « se découvrir ». Il ne faut pas oublier non plus que Pinget à commencer par faire de la peinture… C’est lui qui aura le dernier mot. Il répond au dixième dessin de JD :

« Cette chose, pour la trouver, le moyen mis en œuvre n’a pas en prise sur elle. Chacun des joueurs ne se prêtant qu’à moitié s’est finalement retiré dans sa sphère. Le dialogue a cessé où l’art a affirmé ses exigences. Le drame se joue tout à l’heure, loin du bavardage. »

« Est ce que quelque chose se met à bouger » (L129)

Robert Pinget et Jean Deyrolle, Cette Chose, avec un avant-propos Georges Richar. paris Denise René, 1967

L’ensemble des textes, ainsi que les dix gravures de JD ont été reproduites in extenso dans le n°39 d’Art Press, en juillet 1980