Dans son exposé de 1964, JD lui même différencie dans son œuvre différentes périodes :
les processions, l’étang de Berre, les queues de chat, Barroco, le rêve éveillé, les 3 V, les autoroutes… Ces diverses qualifications définissent des ensembles plus ou moins importants de tableaux ayant un ou plusieurs points communs. C’est uniquement par commodité que JD désigne ainsi telle période, telle époque ou telle série de sa production. Donnée souvent en plaisantant, l’épithète en question n’a que des rapports très lointains, voire inexistants, avec les critères de formes ou de structures qui, en général, permettent de rattacher les tableaux aux diverses catégories.
« L’univers de Deyrolle est à la fois secret et ludique » (René de Solier, 1954), mais avec quelques repères, il est relativement facile de dater approximativement un tableau (dont l’année n’est jamais marqué sur la toile), et de savoir à quelle catégorie il appartient (il faut aussi tenir compte du fait que certains possèdent des traits caractéristiques de plusieurs séries, et que d’autres sont sans « cousinage »).
Deux éléments sont encore à considérer. D’une part il n’y a jamais de rupture brusque dans le développement pictural de JD. (cf conférence 1964) D’autre part, il n’y a chez lui aucun système, et il abandonne un « motif » plastique ou graphique dès que celui-ci risque de la conduire à une « manière ». Il se méfie beaucoup des particularités stylistiques qui ont tendance à devenir machinales jusqu’à n’être plus que de faux semblants, ce qui explique la diversité formelle et la grande variété thématique de son œuvre dont la cohésion ne peut être appréciée que par des amateurs attentifs, précisément parce qu’elle n’est jamais artificielle.